Tout ce que nous percevons est changeant. Tout ce que nous voyons, écoutons, sentons est soumis à changement. Comment quelque chose de changeant peut-il être une réalité permanente?
Cette réalité, permanente existe, nous pouvons la découvrir au travers de ce qui change comme substratum constamment présent.
Ce qui est toujours là et identique à "lui"-même, quelque soit ce qui est perçu, c'est ce regard d'arrière plan qui permet à toute chose d'être perçue. Sans ce regard, champ de conscience immuable, comment pourrait on percevoir (avoir conscience) de quoi que ce soit?
De plus, tout ce qui est perçu existe, puisqu'il est perçu. Peu importe la forme de ce qui est perçu, que ce soit un "objet"matériel, une pensée, une sensation, une émotion, un sentiment, au moment de sa perception cela existe complètement. Si on pose la question à quelqu'un de façon impromptue "est-ce que tu existes?", la réponse spontannée et immédiate sera "bien sûr!"
Ainsi, un autre élément de constance dans tout ce qui est, est ce principe vivant ou existence ou présence.
Enfin, lorsque quelque chose est perçue, force est de constater, au moment de cette perception qu'il n'y a aucune séparation entre ce regard qui perçoit et ce qui est perçu. Si vous ne me croyez pas cherchez la frontière entre les 2. Si vous en trouvez une, c'est qu'il y a eu interposition mentale sur ce qui a été initialement perçu par saisie de l'expérience par le mental puis interprètation de celle ci. Dans ce cas, la perception s'est déplacée de l'élément perçu initialement, vers la pensée mentale jugeante. De la même façon, à ce moment là on peut noter qu'il n' y a aucune séparation entre le regard qui l'observe et cette pensée observée. A noter qu'une investigation fine et avec acuité peut détecter ce moment de saisie mentale et donc voir la perception première indemne de toute accroche.
L'absence de séparation entre ce regard observant et ce qui est observé ne peut que mettre devant l'évidence qu'il y a unité entre les deux donc qu'il n'y a pas 2 mais une seule réalité: le regard ou synonyme, la conscience
En finalité, on peut donc conclure qu'il n'y a que conscience.
Toutefois, en observant notre vécu il semble exister une différence entre ce regard d'arrière plan et ce qui est perçu c'est à dire la manifestation. Or comme nous l'avons vu précédemment, cette manifestation est aussi pure conscience. La différence est ce qui caractérise la manifestation, c'est à dire son perpétuel changement. Le changement c'est le mouvement. Ainsi la différence entre la conscience non manifestée et la conscience manifestée c'est le mouvement. C'est la mise en mouvement de ce plan d'amont immuable qui génère toute la vie manifestée telle que nous la connaissons.
Au terme de cela nous pouvons ainsi reconnaître que ce que nous sommes est pure conscience dont la nature est à la fois immobilisme immuable, impénétrable, imperturbable, inconnaissable et à la fois mouvement avec explosion extatique infiniment changeante de tout ce qui est créé et descriptible.
Mais en continuant notre investigation il apparaît que cette dernière dualité, originelle, est encore illusoire. La seule réalité est en fait pure conscience, car sa mise en mouvement n' en est que son expression. En effet, elle fait naître la manifestation, la soutend, la soutient et la réabsorbe. Elle se "caméléonise" dans son expression.Sans cette conscience-trame aucune manifestation n'est possible. La manifestation, en ce sens dépens d'elle alors qu'elle, pure conscience-trame non manifestée, ne dépens de rien d'autre que d'elle même.
Notre réalité ultime est, à ce niveau d'investigation, pure conscience identique à elle même que ce soit dans le noumène ou dans le phénomène, c'est à dire êtreté.