Pour le découvrir, il suffit de s’intéresser à ce qui se passe vraiment à chaque instant , c’est-à-dire à son expérience : voyons le par étape :
En cet instant on peut dire que je suis en train de percevoir quelque chose : un son une image, une pensée etc… L’instant suivant c’est identique, et celui d’après encore et encore et encore
A chaque instant, il y a perception . Je perçois la perception.
Tout ce dont on a connaissance c’est-à-dire dont on se rend compte de la présence est perçu
Que veut dire percevoir ?
On peut décrire une perception mais ce n’est pas tout à fait cela, d’ailleurs au moment où on décrit la perception, la perception décrite n’est plus là, la description est une nouvelle perception
Une perception ça se vit et le vivre perceptif est indescriptible
S’intéressant au vivre perceptif, force est de constater, qu’il ne se perçoit pas ! Il ne se touche pas ne s’entend pas ne se palpe pas …et ne se pense pas !
Au niveau du vivre perceptif, arrivez vous à vous différentier de lui ? moi + le vivre perceptif
Impossible
En fait, je = le vivre perceptif
Il n'y a pas de "je" personnel, le je est la conscience mis en "forme" perceptive et du coup il serait plus juste de parler de perception qui simultanément se vit et se sait être.
Ainsi tout ce qui se vit est du vivre perceptif sans aucune différence avec moi, c’est là l’évidence de la non dualité au sein même de l’expérience
De nombreuses conséquences à ceci
En lien avec ce que dit le mental et de la différence avec la réalité qui se vit
*La 1ère est qu’il n’y a pas de moi différentié ni d’autres ou de monde différentié au sein de l’expérience, tout est moi c’est à dire soi
*La 2nde est que l’on ne fait pas l’expérience de la matière et donc d’un monde fait d’objets solides puis que tout ceci est perçu est que la perception est immatérielle
*La 3ème est que toute perception existe au moment même où elle est perçue, c’est-à-dire en synchronicité avec le fait de la percevoir. Sans cela elle n’existe pas. Il n’y a donc pas de perception possible en dehors de cette faculté donc pas d’objet, de monde d’autres sans elle
Ainsi le monde n’apparaît qu’avec la perception et il se réduit à ce qui se vit …à l’instant
*La 4ème est que le vivre perceptif ne se produit qu’à l’instant, il est toujours à la l’instant.
Même quand on se rappelle d’anciennes perceptions on fait l’expérience de la pensée qui parle de cela et qui se produit et se vit à l’instant en tant que perception. Ainsi le vivre perceptif est atemporel, il n’est pas concerné par la temporalité. Il ne naît ni ne meurt, il est maintenant et ce maintenant est éternité.
*La 5ème est que le vivre perceptif est notre intimité, il est à zéro distance de soi, il est soi. Ainsi Lorsque l’on regarde quelque chose dit être dans une pièce que se passe t’il ? Cette chose semble être loin de soi alors qu’en réalité elle se vit là-bas mais le vivre là-bas est perçu par soi, à zéro distance de soi. Le là-bas est ici, est soi-même. Le vivre perceptif n’est pas concerné par l’espace.
*le vivre perceptif est indépendant de ce qui est perçu. Quelque soit la perception cela se vit. Considérant le vivre perceptif il est impossible de le nommer différent ou identique en fonction de ce qui est perçu. Le vivre perceptif n’est pas concerné par la différence et l’identique, il les chapeaute.
Une conséquence directe est qu’il n’est ni mobile ni immobile, il fait vivre l’immobilité comme la mobilité qui sont des états perçus.
*La vie n’est pas ailleurs. C’est le vivre perceptif qui est vie. Une perception est en vie parce qu’elle se vit
Qu’est ce donc que ce vivre perceptif
C’est vivre. Cela est à chaque perception.
Chaque perception se vit par soi mais sans aucun écart ni différence entre les deux. Soi est le vivre perceptif, soi est le vivre
Considérant ce vivre, le paradoxe est qu’il est tout ce qui se perçoit mais n’est lui-même pas une perception, il est à la fois en dehors de la perception et la perception simultanément, indépendant donc d’elle alors qu’elle ne l’est pas
Il est là lorsqu’aucune perception n’est présente (sauf l’absence de perception) ainsi dans le sommeil sans rêve, le coma ou autre état nommé « inconscient »
On peut aussi dire que l’on est là sans discontinuité
Ce vivre est aussi appelé conscience, présence, soi sans début ni fin l’ultime sans négligeable
C’est soi omniprésent omniscient l’un sans jamais deux, la seule réalité qui se voit au cœur de l’expérience.
*A noter que l’interprétation mentale est généralement radicalement différente de ce qui se vit. C’est en la confondant avec la réalité de l’expérience que le leurre de la séparation arrive, mirage, tour de passe passe mais sans arrêt nié par l’expérience toujours accessible. Il devient à son tour une expérience 1ère sans lien avec la précédente. Le mental dénature l’expérience mais il arrive toujours APRES elle. Sans vivre perceptif impossible de l’interpréter.